vendredi 6 juillet 2007

LE VIEUX PALERME



LE VIEUX PALERME
Le vieux Palerme, avec ses 240 hectares est l’un des plus vastes d’Europe, mais aussi l’un des plus riches et des plus articulés, étant donné qu’il contient plus de 500 entre palais, églises, couvents, monastères et sept théâtres dans un tissu urbain s’étant développé de l’époque de la colonisation phénicienne, à travers l’époque grecque, romaine, byzantine, arabe, normande, souabe, angevine, aragonaise, espagnole, jusqu’aux interventions urbanistiques du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Un tissu urbain, donc, extrêmement varié et complexe, qui a toutefois gardé, dans ses directrices principales, une homogénéité substantielle et clarté de lecture.Peu nombreuses sont les connaissances sur le Palerme ancien; son nom même a, en effet, des origines grecques (Panormos, c’est-à-dire “tout port”), en évident rapport avec la caractéristique du lieu: le port primitif, dont l'actuelle “Cala” est un petit reste, occupait une position excellente, ouvert à la mer Tyrrhénienne et presqu’inexpugnable.
La zone où se développa le noyau primitif de la ville est celle comprenant de nos jours piazza Vittoria, le Palais des Normands, l’archevêché, et elle fut nommée Paleapolis, pour la distinguer de la Neapolis, s’étant développée par la suite plus bas, en direction de la mer, limitée par le cours des deux fleuves de la ville, le Kémonia et le Papireto.
Le vieux Palerme renferme aujourd’hui une part de ville dont les bouts qui la délimitent peuvent être identifiés dans piazza Verdi (Théâtre Massimo) et la Gare centrale, d’une part, dans Porta Nuova et dans Porta Felice, de l’autre. Il porte encore les marques de la dévastation causée par les bombes de la seconde guerre mondiale, même si depuis quelques années l’on a lentement et péniblement commencé un travail de réhabilitation.
Traditionnellement divisé en quatre “mandamenti” (quartiers), le vieux Palerme a son cœur dans la piazza Vigliena (ou Quattro Canti di Città) octogonale, centre géométrique et symbolique de la ville, née en 1600 par la coupure de la via Maqueda au croisement avec l’ancien “Cassaro” (aujourd’hui corso Vittorio Emanuele). La réalisation de la via Maqueda, voulue par le vice-roi de Cardines, duc de Maqueda, représenta le fait le plus important dans l’histoire urbanistique de la ville et l’un des projets les plus ambitieux de tout l’urbanisme européen de l’époque. La place fut projetée par l’architecte florentin Giulio Lasso et achevée, après sa mort, par Mariano Smiriglio, architecte du Sénat palermitain, selon une imagination disciplinée de fin Renaissance. Les quatre coins aux angles arrondis, riches en armoiries, niches, fontaines, sont divisés du point de vue architectural chacun en trois ordres, avec des statues représentant les saisons, quatre rois d’Espagne (Charles V, Philippe II, Philippe III et Philippe IV) et quatre saintes patronnes de la ville (Sainte Nymphe, Sainte Christine, Sainte Olive et Sainte Agathe, chacune d’elles est protectrice du “mandamento” qu’elle a derrière). La place fut appelée “Teatro del Sole” pour le fait que pendant toutes les heures du jour au moins une des coulisses architecturales est éclairée par le soleil.

VIA MAQUEDA – La coupure de la via Maqueda confirma la ville dans un croisement de rues selon les idéaux d’une société hiérarchique, en éventrant les quartiers médiévaux. Nombreux sont les palais et les églises qui de piazza Verdi jusqu’à piazza S. Antonino, à droite et à gauche, donnent sur cet axe. Jusqu’aux Quattro Canti, se succèdent: l’église Notre-Dame du Bon Secours (1606), le palais Majorana di Leonvago du XVIIe siècle; le palais Sartorio-Grassellini du XVIIIe siècle; le palais Scordia-Mazzarino, d’origine du XVIe siècle et puis remanié au XVIIIe siècle, l’un des palais nobiliaires les plus prestigieux de la ville; le Collegio S. Rocco, construit à partir de 1633 comme résidence des pères des Ecoles Chrétiennes et restructuré en style néoclassique; l’église S. Ninfa dei Crociferi (1660), avec façade plus tardive en style Renaissance dessinée par Giuseppe Venanzio Marvuglia; le petit oratoire de la Carità di S. Pietro, décoré par Guglielmo Borremans en 1738; le palais Merendino-Costantino, projeté par Venanzio Marvuglia à la fin du XVIIIe siècle; et en face, le palais Giurato (ensuite di Rudinì), reconstruit au milieu du XVIIIe siècle, avec de beaux balcons “en forme de poitrine d’oie”.
Tout de suite après les Quattro Canti, s’ouvre le plan de l’Hôtel de ville (piazza Pretoria), dominé par la magnifique fontaine Pretoria (1555), œuvre de Francesco Camilliani et Michelangelo Naccherino (que le Sénat palermitain acheta d’un noble florentin), entourée du Palazzo di Città (Hôtel de ville) ou Palazzo delle Aquile, de la partie latérale de l’église Ste-Catherine, du palais Guggino-Chiaramonte Bordonaro (XVIIIe s.) et du palais Gastone (fin XVIIIe s.).
A côté du plan du Palais s’ouvre piazza Bellini. Sur cette place donnent: la magnifique église Ste-Marie de l’Amiral (ou la Martorana), fondée en 1143, avec décoration en mosaïque byzantine et de nombreuses interventions baroques; l’église S. Cataldo, qui conserve la structure originaire arabo-normande, avec les trois petites coupoles rouges à l’extérieur et une fascinante nudité à l’intérieur; l’église de Ste-Catherine, de 1596, à la structure Renaissance, avec un double escalier et un apparat décoratif baroque somptueux; et le Théâtre Bellini, autrefois Théâtre Carolino, d’origine du XVIIIe siècle, mais restructuré au XIXe siècle. Une série d’espaces – Quattro Canti, plan de l’Hôtel de Ville et piazza Bellini – qui, sous l’aspect urbanistique, monumental et artistique, n’a guère d’égale en Europe.

En poursuivant le long de via Maqueda, après les Quattro Canti, nous trouvons: l’ancien couvent des Pères Théatins, à côté de l’église S. Giuseppe (l’entrée de cette dernière est sur le corso Vittorio Emanuele), édifié au début du XVIIe siècle et transformé depuis 1805 en siège universitaire dans la reconfiguration qu’en fit Giuseppe Venanzio Marvuglia (aujourd’hui c’est le siège de la faculté de droit); à côté, le petit oratoire S. Giuseppe dei Falegnami, décoré de stucs par Giuseppe et Procopio Serpotta en 1701; casa Martorana, née après la guerre sur les ruines d’un monastère de jeunes filles d’époque normande, aujourd’hui c’est le siège de la faculté d’architecture.
Un peu plus loin, en face, il y a l’église S. Nicolò da Tolentino, commencée en 1609 dans l’ancien quartier juif (où jusqu’en 1495 se dressait une synagogue), majéstueuse dans la façade et pleine d’œuvres d’art. Là, dans l’ancien couvent contigu, depuis1865, se trouvent les Archives historiques municipales conservant les documents de la ville les plus anciens, dans une série de salles, parmi lesquelles la superbe Aula Grande, projetées par Giuseppe Damiani Almeyda.
Ensuite, il y a l’église S. Orsola du XVIIe siècle, avec l’élégant intérieur rococo; le vaste palais Gravina di Comitini (siège de l’Administration de la Province), élevé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle par Andrea Palma, avec à l’intérieur de somptueuses décorations de Gioacchino Martorana; à côté, le palais Filangeri di S. Flavia, remontant au XVIe siècle, réédifié au XVIIIe siècle et achevé le siècle suivant. Et ensuite, toujours le long de la rue, le grandiose palais Celestri di S. Croce (ou de Sant’Elia), l’un des plus beaux de la ville, parachevé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, avec une longue façade du XIXe siècle, deux cours, escalier monumental et des fresques magnifiques de Gioacchino Martorana; l’église Notre-Dame de l’Assomption du XVIIe siècle, avec des décorations baroques fastueuses, en grande partie stuquées; l’imposant palais Filangeri di Cutò, du début du XVIIIe siècle, composé de deux bâtiments s’articulant autour d’autant de cours, avec un grandiose escalier “en forme de tenailles”, et où le portail central conduit à une voie publique (ledit Arco di Cutò); la porta di Vicari ou de S. Antonino, construite en 1789 (en remplacement de l’originaire) en style néoclassique et ornée de bassins de marbre; et enfin, l’église S. Antonio da Padova du XVIIe siècle, à la structure sobre et avec de remarquables œuvres d’art à l’intérieur, parmi lesquelles quelques fresques de Pietro Novelli et un crucifix en bois du frère Umile da Petralia (1639).

CORSO VITTORIO EMANUELE - L’axe de corso Vittorio Emanuele, qui croise la via Maqueda, dès les temps les plus anciens fut le plus important de la ville, reliant le Palais Royal à la mer. De cette rue partaient, à l’époque phénicienne et romaine, les ruelles alignées en amont, auxquelles s’adossèrent les quartiers médiévaux. C’est l’ancien Cassaro, de l’arabe Qasr, “château” (ou “forteresse”), puisque sur le point le plus
élevé de la rue les Arabes construirent le premier noyau du Palais des Emirs, ensuite nommé Palais des Normands et puis Palais Royal. Ce n’est qu’en 1581 que la rue fut prolongée jusqu’à la mer, avec aux deux extrémités Porta Nuova et Porta Felice: la première (du côté de la montagne) fut voulue par le vice-roi Colonna en 1583 pour célébrer Charles V après la victoire contre les Turcs; détruite par une explosion, elle fut reconstruite par Gaspare Guercio avec une galerie et une couverture pyramidale en faïence; sur une des deux façades, en un riche bossage, quatre télamons gigantesques représentent les Mores faits prisionniers par Charles V.
La Porta Felice, celle-là aussi réalisée par le vice-roi Colonna pour donner de la noblesse à la “promenade sur la mer”, fut ainsi nommée par donna Felice Orsini, la femme du vice-roi; les travaux commencèrent en 1580, ils furent repris en 1602 par Mariano Smiriglio et achevés en 1642 par Pietro Novelli et Vincenzo Tedeschi. A côté de la Porta Felice, le loggiato S. Bartolomeo, dernier lambeau de l’Hôpital du même nom du XVIIe siècle, en grande partie détruit par les bombes de 1943.
Depuis toujours, le “Cassaro” a été le siège convoité des grandes constructions ecclésiastiques et aristocratiques. Parmi celles que l’on peut admirer encore aujourd’hui (en allant de Porta Nuova vers Porta Felice): l’église Ste-Marie Madeleine à l’intérieur du Quartier militaire de S. Giacomo, aujourd’hui englobée dans la caserne des Carabinieri, d’origine normande, mais avec des modifications baroques; l’ancien hôpital de St-Jacques, un exemple important de l’architecture palermitaine de la fin du XVIe siècle; le palais du Séminaire archiépiscopal, de la fin du XVIe siècle, s’articulant autour d’une cour harmonieuse à arcades; le Palais des archevêques, édifié à partir de 1460 par l’archevêque Simone da Bologna, ensuite rénové au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, qui garde, du style ancien, une élégante trilobée gothique flomboyante; de l’intérieur on accède au Musée diocésain, qui contient d’importantes œuvres d’art, surtout des XIIe-XVe siècles, provenant d’églises supprimées ou détruites.
Tout de suite après, s’ouvre le plan de la Cathédrale (dédiée à Notre-Dame de l’Assomption), dont la façade majéstueuse et théâtrale, précédée d’une vaste esplanade, s’ouvre sur le “Cassaro”. Edifiée à l’époque normande sur l’emplacement ayant vu à l’époque paléochrétienne un sanctuaire, ensuite une basilique chrétienne et enfin une mosquée, elle subit plusieurs interventions et transformations au cours des siècles, les plus importantes au XVe et XVIe siècle, lorsqu’on réalisa, entre autres, le splendide portique méridional gothique catalan (1453), et puis au XVIIIe siècle, lorsqu’on ajouta la coupole. L’intérieur énorme, aujourd’hui en style néoclassique, abrite le sarcophage de Frédéric II et ceux de Roger, d’Henri VI et de Constance de Hauteville, en plus de nombreuses œuvres d’art, parmi lesquelles la châsse d’argent contenant les reliques de Sainte Rosalie.
En face, à partir du plan de la Cathédrale, le long de l’avenue se succède une série de beaux édifices nobiliaires: le palais Asmundo di Sessa (1770); le palais Imperatore (fin XVIe s.); le palais Filangeri di Cutò (à ne pas confondre avec le palais du même nom de via Maqueda), du XVIIe siècle, mais reconfiguré au milieu du XIXe siècle; le palais La Grua di Carini, d’origine du XVIIe siècle, mais réédifié dans la deuxième moitié du XIXe siècle; le palais Castrone-Giardina di S. Ninfa, édifié en 1588 et transformé en 1788, dans sa cour se trouve une fontaine du XVIe siècle. Sur le “Cassaro”, se dresse l’imposant complexe de l’ancien Collegio Massimo des pères Jésuites, fondé au XVIe siècle et profondément transformé, à l’intérieur duquel se trouve, sur l’emplacement de l’église Ste-Marie de la Grotte, la Bibliothèque centrale de la Région sicilienne, instituée en 1778, riche en manuscrits et enluminures.
Nous trouvons, ensuite, l’église SS. Salvatore, édifiée à la fin du XVIIe siècle d’après le projet de Paolo Amato et enrichie au XVIIIe siècle avec de somptueuses décorations, avec une structure centrale extraordinaire et une galerie énorme, aujourd’hui affectée à auditorium. Et encore: le palais Airoldi, construit au XVIIIe siècle et restauré en 1872 d’après le projet de G.B. Filippo Basile; le palais Geraci, restructuré à la fin du XVIIIe siècle par Giuseppe Venanzio Marvuglia et dont il ne reste, après les dégâts de la guerre, qu’une partie de la façade. Un peu avant les Quattro Canti, sur le corso Vittorio Emanuele s’ouvre piazza Bologna du XVIe siècle (erronément appelée Bologni), avec la statue de Charles V, œuvre de Scipione Li Volsi de 1630, et où donnent le palais Alliata di Villafranca, reconstruit au XVIIIe siècle avec deux grands portails et d’exubérants trophées; le palais Ugo delle Favare, achevé au début du XVIIIe siècle de goût maniériste et avec un grand portail central; et l’ancien couvent de S. Nicolò dei Carmelitani, reconstruit après la guerre, aujourd’hui le siège du Tribunal militaire; de sa structure du XVIe siècle il ne reste que le portail et le cloître.
En face de la place, le palais Belmonte-Riso, projeté en 1799 par Giuseppe Venanzio Marvuglia, dont il ne reste, après l’écroulement causé par les bombardements, que la façade récemment réhabilitée. Tout de suite après, le palais Tarallo della Miraglia du XVIIIe siècle, complètement modifié et aujourd’hui le siège d’un grand hôtel; en face, le palais Pilo di Marineo du XVIIe siècle; et à côté, l’une des expressions les plus intéressantes du Baroque palermitain, l’église S. Giuseppe dei Teatini, de la première moitié du XVIIe siècle, dont la façade principale, fin Rennaissance, se trouve sur le “Cassaro”, tandis que la façade orientale se développe le long de la via Maqueda; l’intérieur vaste est riche en chapelles en marbres mêlés et en œuvres d’art.
En descendant après le carrefour de la via Maqueda aux Quattro Canti, nous trouvons une autre église très riche en œuvres d’art, celle de S. Matteo, avec une magnifique façade en marbre aux beaux effets de clair-obscur, réalisée dans la première moitié du XVIIe siècle par Mariano Smiriglio et à laquelle travailla un groupe nombreux d’architectes, peintres et sculpteurs. Ensuite, se succèdent, les palais du XVIIIe siècle Termine di Isnello (avec des fresques de Vito D’Anna); Ventimiglia di Prades (avec une façade refaite au XIXe siècle); Vannucci di Balchino; Amari di S. Adriano; Cammarata-Testa (avec façade néoclassique du XIXe siècle); et le palais Roccella, fondé à la fin du XVIe siècle.
En continuant, en face de piazza Marina, il y a le Palais des Finances, avec une façade néoclassique, édifié dans la première moitié du XIXe siècle sur l’emplacement des fameuses Carceri della Vicaria, détruites au début du XIXe siècle; et l’église S. Maria di Portosalvo du XVIe siècle, que l’on doit au goût imitant les classiques d’Antonello Gagini. En face, l’église S. Giovanni dei Napoletani, édifiée à la fin du XVIe siècle par la congrégation de la Nazione dei Napoletani, avec porche oblique. Tandis que, dans la piazzetta della Dogana, à côté du “Cassaro”, se dresse la splendide église Ste-Marie-de-la-Chaîne (ainsi nommée car sur un de ses murs était assurée une extrémité de la chaîne qui fermait le port de la “Cala”), édifiée à partir de 1502 par Matteo Carnilivari en style gothique catalan, avec un intérieur nu à la spatialité fascinante. Tout de suite après, le palais du XVIIe siècle des Archives nationales (autrefois la maison des pères Théatins), abritant d’importants documents du XIIe au XIXe siècle. Avant d’arriver à Porta Felice, sur le “Cassaro” s’ouvre piazzetta S. Spirito avec la fontaine du Cavalluccio Marino d’Ignazio Marabitti (1792); alors que, derrière, nous trouvons le théâtral escalier d’accès aux Mura delle Cattive (voir “mandamento" Tribunali).

VIA ROMA - Une nouvelle impulsion à la modernisation de la structure urbaine de Palerme arriva après l’Unité d’Italie, lorsqu’en 1885, on mit en œuvre le plan dressé par l’ingénieur Felice Giarrusso, prévoyant la coupure de via Roma. Le but était de créer un axe de liaison entre la Gare des chemins de fer, la ville nouvelle et la zone du port. La réalisation de la nouvelle route détruit de nombreux édifices et bouleversa des espaces urbains tels que piazza S. Domenico. Le long de son tracé, se dressèrent des palais avec façades monumentales et d’architecture éclectique, en vogue entre les deux siècles.
Dans la place en face de la Gare centrale (1886), se trouve le monument équestre à Victor-Emmanuel II, œuvre (1886) de Benedetto Civiletti, s’y ouvre la via Roma, à travers l’entrée monumentale des deux édifices à exèdre, réalisés en 1936 par Giuseppe Capitò. S’y succèdent, entre autres, l’élégant palais Napolitano, de Salvatore Caronia Roberti (1923), qui a en face le Palais des Chemins de fer (1930); le cinéma-théâtre Finocchiaro (1926), avec trois ordres de loges, de goût déco; le palais du Banco di Sicilia (1936) de Salvatore Caronia Roberti et derrière le palais de la Cassa centrale di Risparmio, projeté en 1907 par Ernesto Basile, avec d’élégants détails art nouveau; le palais Savona (1922), au coin du corso Vittorio Emanuele; le palais Arezzo (1897).
Le long de la rue, après le carrefour de corso Vittorio Emanuele, nous trouvons l’église S. Antonio Abate,
existant déjà au XIIIe siècle, et au cours des siècles soumise à de nombreuses transformations, surtout au XVIe siècle; en 1823, un tremblement de terre endommagea gravement l’édifice, qui fut restauré en style néogothique; à côté, se trouve le clocher du XIVe siècle qui avait la fonction de tour municipale, convoquant les séances du Sénat et du Parlement sicilien. Au-delà de l’escalier d’entrée de la Vucciria par piazzetta Caracciolo, il y a le Théâtre Biondo, projeté en 1903 par Nicolò Mineo, d’architecture éclectique et avec les raffinées décorations art nouveau de Salvatore Gregorietti dans les loges.
Un peu plus loin, s’ouvre la piazza S. Domenico, l’un des espaces urbains les plus importants du Vieux Palerme, réalisée en 1724 par Tommaso Maria Napoli, et ensuite bouleversée par la coupure de la via Roma: y fut conçue la Colonna dell’Immacolata, machine triomphale avec la Vierge au sommet et entourée en bas de statues de bronze et marbre (jadis, archanges et souverains, aujourd’hui remplacés par des pontifes). Derrière, la majéstueuse église S. Domenico, de structure baroque, édifiée en 1640, dont la façade théâtrale de 1726 est renfermée par deux élégants clochers; l’intérieur solennel de l’église, considérée le Panthéon des siciliens illustres, est très riche en œuvres d’art: d’Antonio Gagini à Antonio Canova, du Zoppo di Gangi à Rosalia Novelli, de Gaspare Guercio à Lorenzo Olivier, de Filippo Pennino à Giuseppe Velasco. Dans l’ancien couvent des Dominicains contigu, conservant un cloître du XIVe siècle, a son siège la Società siciliana per la storia patria avec le Musée du Risorgimento. A côté, le palais Montalbano du XVIIIe siècle, partiellement démoli par suite de la coupure de la via Roma; et en face de la place, le palais Paternò-Moncada (1905).
En continuant le long de la rue, au-delà du palais Rossi, de probable origine du XVe siècle et refait au XVIIe siècle, on remarque le bâtiment massif du Palais des Poste, édifié pendant les vingt ans du fascisme par Angiolo Mazzoni, avec vaste escalier et colonnade monumentale, mais avec une intéressante décoration et des peintures futuristes à l’intérieur. Plus loin, le palais Ammirata, projeté en style art nouveau par Francesco Paolo Rivas en 1908-11; et le Palais delle Assicurazioni Generali Venezia, œuvre d’Ernesto Basile en 1912. Dans la via Cavour contiguë, il y a la Villa Whitaker, édifiée en 1884 en style gothique vénitien par l’architecte Henry Christian. En poursuivant dans la via Roma, nous trouvons, enfin, l’église anglicane (1875), fait construire par les Whitaker et les Ingham, industriels anglais s’étant établis en Sicile au XIXe siècle; et l’éclectique Hôtel delle Palme, restructuré par Ernesto Basile en 1907, englobant la maison Ingham, où séjournèrent des personnalités comme Richard Wagner.

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